La ligue de l’enseignement s’engage dans le dispositif du service civique, encouragent et soutenant l’engagement citoyen pour des jeunes de 16 à 25 ans, au sein d’une association ou d’une collectivité publique sur une mission d’intérêt général. Nous avons décidé de nous tenir au plus proche de nos jeunes volontaires dans le but d’entendre leurs points de vus et expériences mais également afin de réaliser le véritable impact de leurs actions sur le département.
C’est donc Marion Hureau, une jeune femme de 24 ans que nous avons rencontré en premier. Elle nous livre alors avec sympathie et enthousiasme son expérience en tant que jeune volontaire.
C’est à la fin de ses études, un IUT d’école d’ingénieur en agronomie, que Marion décide d’intégrer un service civique. Elle cultive déjà à travers de nombreuses autres passions, un goût pour l’écologie et le monde associatif, souhaitant alors les utiliser pour construire son futur projet d’avenir.
A la sortie de l’école, les réalités sociales l’a rattrapent vite et elle prend conscience de la difficulté de trouver du travail, notamment dans sa branche : l’agriculture biologique. Les entretiens d’embauches n’aboutissent à rien de concret, on lui demande de l’expérience alors qu’elle sort tout juste de l’école et malgrès la qualité de son travail elle n’arrive pas à faire sa place.
Marion découvre alors le service civique par le biais d’un ami à elle qui l’informe du dispositif et des possibilités d’accès. Optimiste et déterminée, elle décide de prendre le taureau par les cornes en souhaitant à tout prix trouver un moyen de gagner en expérience de terrain. Sachant déjà le type d’association avec lesquelles elle souhaitait travailler, elle intensifie ses recherches et démarche elle-même auprès des associations de Dordogne, se proposant en tant que jeune volontaire dans l’association. Peu de temps après, Marion reçoit une réponse d’ « AgroBio Périgord » déjà sensibilisé au dispositif puisque leur structure avait accueilli deux jeunes en service civique. Elle semble convenir parfaitement à Marion au travers de ses missions et de la place qu’on lui accorde.
L’association regroupe de nombreux producteurs biologiques depuis plus de 25ans sur toute la Dordogne (avec environ 300 adhérents). Elle constitue un outil utile pour les agriculteurs en recherche d’information, et permet également de les représenter et de répondre à leurs attentes. Ils peuvent alors trouver une aide, surtout au niveau technique, dans toutes les spécialités.
Plonger au cœur de l’entreprise, Marion est déjà porteuse d’un nouveau projet pour lequel l’association ne trouvait pas le temps d’investir : l’agroforesterie. C’est un nouveau système de production qui associe écosystèmes forestier et cultivé permettant de cumuler leurs atouts. Elle nous explique en bref le but du projet qui répond pour les agriculteurs à de nombreux problèmes ; notamment au niveau de la pollution des eaux, avec les fameux nitrates et de leur infiltration dans les nappes phréatiques, mais également au niveau de la rente qui devient double pour les producteurs, sur une même partielle de terrain. A travers ce projet, Marion réussi à s’investir complétement dans sa mission et à gagner une véritable expérience de terrain. Sa mission de volontariat se terminant fin Janvier lui apparaît aujourd’hui comme une sorte de formation/transition entre les stages effectués à l’école et le travail dans la vie active. C’est avec joie qu’elle apprend notamment que l’association souhaite prolonger son service civique en CDD jusqu’à fin Avril en attendant de savoir si plus de financements seront facilement déblocables auprès de l’AUDIT pour l’intégrer comme véritable employée, sa place n’étant nullement remise en question. Se sentant préparer à s’engager auprès de cette association, même pour 5ans, elle ne craint pas la décision que prendra l’AUDIT pour son futur. Etre capable de rebondir Marion l’a déjà fait, nourrissant au fond d’elle un « plan B » rempli d’aventures et de voyages allant à la découverte de tous les modes de cultures possibles et imaginables dans le monde.
C’est donc sur une note positive que Marion voit son futur. Contente d’avoir intégré le service civique qui lui a permis de rester dans sa branche d’activité quand beaucoup de ses amis rencontre des secteurs pour lesquels ils ne se sentent pas investi (souvent dans la vente de produit phytopharmaceutique ou bien au chômage..). Elle considère le service civique différent des stages car celui-ci l’a rendu plus responsable et indépendante, elle aime y retrouver un côté moins scolaire avec une transition vers un CDD plus facile. Les plus grosses difficultés qu’elle a pu rencontrer sont finalement moindres, constituant des difficultés de financements pour l’association en général, devant justifier chaque dépense.
Pour elle, si le service civique devait se définir en trois mots ils seraient : expérience, engagement et découverte.